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Appel des syndicats infirmiers aux députés : pour une réforme urgente de la formation !

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Quatre syndicats, dont la CNI, représentant l’ensemble des infirmiers quel que soit leur secteur d’exercice, interpellent aujourd’hui les députés : il est temps d’adapter la formation infirmière aux réalités du terrain.

En France, la formation reste figée à 3 ans depuis près de 50 ans, alors que plusieurs pays européens (Espagne, Portugal, Belgique…) sont passés à 4 ans. Pendant ce temps, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 10 000 étudiants abandonnent leur formation chaque année.
  • 1 infirmier sur 2 quitte l’hôpital dans les 10 ans suivant son diplôme.

Pourtant, en un demi-siècle, les techniques de soins ont considérablement évolué, les attentes des patients aussi et les infirmières doivent aujourd’hui maîtriser un champ de compétences bien plus vaste. Or, la durée de formation, elle, est restée inchangée.

Avec l’alignement sur les exigences européennes, la formation française atteindra 4 600 heures, un volume imposant qui, sans allongement de la durée des études, va générer une densité encore plus écrasante.

Résultat ? Encore plus d’abandons et un système de santé toujours plus fragilisé.

Un an de plus, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Cela permettrait de :

Mieux répartir la charge de travail des étudiants pour limiter l’épuisement et les abandons
Intégrer de nouvelles compétences (vaccination, santé mentale, soins critiques…)
Acquérir pleinement les nouvelles techniques de soins qui se sont multipliées ces dernières décennies
Renforcer l’accompagnement (tutorat, compagnonnage, professionnalisation avec un statut « infirmier junior »)

Former mieux, former plus, fidéliser davantage : c’est un enjeu majeur pour la santé publique. Cette réforme ne concerne pas uniquement les infirmières. Elle améliorera aussi l’organisation des soins à l’hôpital et en libéral, avec des bénéfices pour l’ensemble des soignants et des professionnels de santé. Un système plus solide, c’est une meilleure prise en charge pour tous.

Et puisque nous sommes quatre organisations à porter cette revendication, osons le clin d’œil : les Trois Mousquetaires ont bien mené leurs batailles alors qu’ils étaient quatre… D' aller dire que nous sommes un carré d’as, nous ne nous risquerons pas. Mais nous devons jouer cette partie si nous voulons tenter de la gagner !