Le Syndicat CNI soutient l'appel à mobilisation du 2 juillet du collectif inter urgence.
Après plusieurs mois de mobilisation et alors que le mouvement s'amplifie, Mme Buzyn, ministre de la santé, a répondu le 14 juin en annonçant :
"La généralisation et la revalorisation d'une prime de risque versée dès juillet à tous les professionnels des services d'urgence (hors médecins)."
Si celle-ci est un début de reconnaissance de la surexposition des personnels des urgences, elle ne peut être LA solution aux situations actuelles.
Cette montée en puissance de la violence est notamment liée au manque de lits d'aval, aux temps d'attente majorés, au manque de temps du personnel pour donner des informations aux patients, aux difficultés d'accès à la médecine de ville.
Il est impératif de cesser les fermetures de lits, toutes les réorganisations du monde ne sauront en créer lorsqu'il n'y en a plus dans l'hôpital. Il faut dès à présent augmenter les capacités d'accueil des SSR et des EHPAD afin de désengorger les services de soins de patients âgés, plus ou moins dépendants, en diminuant leurs temps d'hospitalisation.
Madame Buzyn parle d'un budget pour des recrutements dans les établissements ressentant des tensions cet été mais de quoi parle-t-on? De nouveaux emplois précaires? Les hôpitaux fonctionnent à flux tendu depuis trop longtemps épuisant ses personnels jusqu'à l'extrême! Les "tensions" c'est tous les jours, les recrutements s'imposent et de manière pérenne!
Pour ce qui est d'une prime de coopération entre les professionnels : il est ici question des protocoles de coopération prévus par l'article 51 la loi HPST du 21 juillet 2009.
Ils permettent, ni plus ni moins, la validation légale de glissements de tâches. Outre le fait que cela signifie ajouter encore une charge de travail aux professionnels déjà débordés, ces protocoles n'ont qu'une valeur locale et ne sont donc pas transposables d'un établissement à un autre.
Que dire du plafonnement des heures supplémentaires rehaussé à 20h/mois...des heures qui augmentent l'épuisement professionnel. Si les agents font des heures supplémentaires c'est à cause du manque de personnel encore une fois!
Si les personnels des urgences sont en premières lignes face à la violence, ce sont tous les services de l'hôpital qui sont impactés par une politique de santé trop éloignée des réalités du terrain.
Il serait temps de regarder la vérité en face car si le feu a pris aux urgences la chaleur pourrait bien se répandre et embraser tout le secteur hospitalier.
Céline LAVILLE
Présidente
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