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Et un et deux et trois zéros…Quand les soignants servent de punching-ball

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Communiqué de presse du 12 juillet 2017

Cela fait maintenant deux mois que nous avons une nouvelle Ministre et un nouveau gouvernement mais force est de constater que les premières mesures sont bien aux antipodes des intentions affichées.

Et un : Gel du point d'indice à compter du 1er janvier 2018

Le premier coup porté n'a pas tardé avec la décision du gel du point d'indice. Faut-il encore rappeler les pertes successives de pouvoir d'achat depuis plus de quinze ans ? Le gouvernement veut aller vite et précipite donc les soignants et l'ensemble fonctionnaires dans une nouvelle période d'austérité. Aucun doute, la cible est clairement définie !

Et deux : Le grand retour du jour de carence dès 2018 aussi

Contrairement à ce que peut penser la FHF, le rétablissement du jour de carence est plutôt malvenu et inadapté. Cette mesure perverse ne peut qu'amplifier le problème de l'absentéisme et produire l'effet inverse avec un risque de progression du nombre d'arrêts de plus longues durées. Alors même que les deux tiers des salariés du secteur privé bénéficient de la prise en charge intégrale par l'employeur des trois jours de carence (grâce aux accords d'entreprise et aux conventions collectives), les fonctionnaires hospitaliers seraient doublement sanctionnés puisque leurs arrêts maladies les impactent déjà financièrement sur leur prime de service. Enfin, dans la Fonction Publique Hospitalière, les agents sont à bouts de force et, prétendre qu'ils s'arrêtent pour un rien, est tout juste insupportable.

Et trois zéros : Remise en cause du calendrier du protocole PPCR

Le dernier coup n'est pas des moindres... Le ministre de l'action et des comptes publics, Monsieur DARMANIN frappe encore plus fort. Et là nous ne sommes pas très loin du KO. Sa dernière déclaration ne laisse planer aucun doute sur le traitement des fonctionnaires lors du Conseil Commun de la Fonction Publique (CCFP) : « la situation des finances publiques nous oblige à nous interroger sur le calendrier de mise en œuvre du protocole et de l'étalement de sa montée en charge ». Souvenons-nous que cette « pseudo » revalorisation déjà bien était bien en deçà de la reconnaissance de nos compétences et responsabilités. Le PPCR va donc être révisée... à la baisse. Enfin, que dire de l'enterrement des promesses faites aux IADE qui attendent toujours leurs décrets d'applications pour concrétiser les petits acquis qu'ils avaient obtenus.

Et pendant ce temps-là... sur le terrain :

  • Les soignants continuent de subir...

Les restrictions sont de plus en plus nombreuses et s'accompagnent de réductions d'effectifs et de coupes budgétaires.

  • Les soignants continuent de souffrir...

L'objectif « qualité s'éloigne chaque jour un peu plus. La maltraitance s'institutionnalise et s'installe « tranquillement » touchant aussi bien les soignants que les patients... dans l'indifférence.

  • Les soignants continuent de mourir...

Et, malheureusement, à bout, ces soignants, ces « fonctionnaires privilégiés » (faut-il le rappeler ?), mettent fin à leur jours dans une inquiétante et assourdissante indifférence.

La Rhétorique En Marche... arrière?

Alors OUI... Le discours a changé, les paroles sont plus consensuelles et respectueuses. Mais, au final, alors que Marisol Touraine nous avait donné un dernier coup de massue avec sa merveilleuse prime de nuit, faute de bouée de sauvetage, ces trois mesures enfoncent un peu plus la tête sous l'eau des soignants.

Une situation budgétaire sans précédent ?

Et encore, nous ne parlons pas de l'annonce d'un nouveau plan triennal d'économies commun aux ARS et à l'Assurance maladie de près de 15 milliards d'euros ni pour les soignants du privé, de l'allègement du compte pénibilité qui d'ailleurs s'appellera dorénavant « compte de prévention », tout un symbole.

NON ! Les soignants fonctionnaires ne sont pas des punching-balls, des fainéants constamment en maladie et qui peuvent, sans limite, servir de variable d'ajustementfinancier.

NON ! Nous n'accepterons pas de recevoir des coups successifs sans sourciller et sans nous rebeller.

Alors OUI, nous sommes à terre, blessés, sonnés, mais prêts à renvoyer les responsables dans les cordes.

Nathalie DEPOIRE

Présidente

presidencecni@gmail.com