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IPA : Quelle autonomie ?

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Communiqué de presse du 8 mars 2018.

IPA : Quelle autonomie ? Depuis la publication de l’article 119 de la loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016, qui a créé la pratique avancée pour les auxiliaires médicaux, nous étions nombreux à attendre les textes cadrant l’exercice de ce nouveau métier ”Infirmier en Pratique Avancée” (IPA). Cette impatience, attisée par les annonces d’octobre 2017 dans le cadre du plan de renforcement de l’accès territorial aux soins et celles de la stratégie de transformation du système de santé, présentée en février 2018, n’a fait que croître se nourrissant d’espoir au regard des ambitions affichées. Après des travaux de rédaction très confidentiels, une concertation s’ouvre ce 8 mars 2018. Une réunion de présentation des textes qui reste, là encore très restreinte puisque nombre d’organisations professionnelles syndicales et associatives de la profession infirmière ne sont pas conviées malgré leurs travaux et implication sur le sujet. Mais la déception majeure reste dans le texte présenté ! Si la rédaction prévoit que ”dans le cadre du suivi des patients, l’infirmier exerçant en pratique avancée est habilité à conduire un entretien avec le patient, réaliser une anamnèse de sa situation, procéder à un examen clinique”... le terme ”consultation” demeure sciemment absent. Alors que depuis quelques années la recherche clinique infirmière se développe, notamment dans le cadre des PHRIP, le texte précise que l’IPA “contribue à la production de connaissances en participant à des travaux de recherche dans le champ des sciences contribuant à l’exercice infirmier”. L’initiative de la recherche par l’infirmier est totalement obérée, la terminologie “sciences infirmières”, elle aussi, inexistante. Bien au-delà de revendications corporatistes, notre attachement à l’évolution infirmière et la reconnaissance de son expertise, trouve sa genèse dans nos valeurs soignantes et le souhait d’optimiser rapidement la prise en charge des patients et notamment ceux relevant de maladies chroniques. Restreindre l’autonomie de l’IPA se révèlera vite un frein à la réalisation des objectifs affichés. Les enjeux en termes de santé publique sont pourtant colossaux. Occulter les mots pour ne pas heurter certaines sensibilités acte un tel décalage avec les besoins des usagers et l’ambition affichée que nous, professionnels de santé, sommes ce 8 mars bien au-delà de la colère. Le syndicat CNI ne peut cautionner cette frilosité et attend une évolution des textes, un courage politique à la hauteur des besoins de santé de nos concitoyens... Nathalie DEPOIRE Présidente syndicat CNI presidencecni@gmail.com lien PDF: