Le projet budgétaire 2026 enchaîne les mesures contre-productives pour le système de santé.
Dans un contexte déjà marqué par une pénurie massive de soignants, le gel des salaires, le retard d’application de lois votées et la réduction des droits sociaux ajoutent des obstacles là où il faudrait de la reconnaissance et du soutien.
Le syndicat CNI alerte : chaque arbitrage contre les soignants est un coup porté à la qualité des soins.
Les métiers du soin perdent leur attractivité alors que les besoins explosent
La crise actuelle ne résulte pas d’un prétendu “manque de vocation” mais d’un découragement systémique.
Dès la formation, les chiffres parlent : seuls 61 % des étudiants en soins infirmiers obtiennent leur diplôme trois ans après leur entrée en IFSI.
Et pour ceux qui s’installent, l’hémorragie se poursuit : près d’un infirmier sur deux quitte l’hôpital dans les 10 premières années, souvent à cause de conditions de travail devenues intenables.
Le gel du point d’indice prévu pour 2025–2026 n’arrangera rien : à salaire figé, motivation figée.
Une loi ratios patients-soignants… votée mais ignorée
Adoptée à la quasi-unanimité, la loi du 29 janvier 2025 sur les ratios patients-soignants attend toujours sa mise en œuvre.
Aucune saisine de la Haute Autorité de Santé n’a été engagée, alors même que les preuves internationales abondent :
- –7 % de mortalité par patient en moins par infirmière,
- Moins de complications, moins de journées d’hospitalisation,
- Un retour sur investissement avéré, à court et moyen terme.
Et pourtant, le gouvernement annonce dans le même temps que 1 fonctionnaire sur 3 ne sera pas remplacé.
Comment promettre plus de sécurité avec moins de bras ?
Soignants malades, soignants punis
Depuis 2024, les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ont été abaissées à 90 % du traitement brut.
Et contrairement aux autres fonctions publiques, aucune participation de l’employeur à une complémentaire santé n’a encore été instaurée pour les agents hospitaliers.
Moins protégés, moins indemnisés, mais toujours en première ligne : voilà la reconnaissance faite à celles et ceux qui tiennent le système debout.
Et pourtant, un rapport du ministère a confirmé que les soignants sont plus exposés que l’ensemble des autres professionnels aux risques physiques et psychiques.
Le CNI alerte : un système ne peut pas survivre sans ses soignants
Nous appelons le gouvernement à cesser les décisions à rebours du terrain, alors même qu’il a entre les mains des leviers efficaces, rentables et justes.
L’investissement dans les soignants est le meilleur moyen d’optimiser les prises en charge, de fidéliser les professionnels, et de garantir un accès aux soins pour tous.
Christophe MESNIER
Président National du Syndicat CNI