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Les violences à l'égard des professionnels de santé sont intolérables la CNI s’exprime et condamne cette généralisation de la violence dans un entretien à Hospimedia.

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« Suite à l'agression d'un infirmier des urgences à l'Assistance publique - hôpitaux de Marseille, de nombreuses voix s'élèvent contre la banalisation de ces faits divers. Les professionnels de santé ne sont pas préparés à faire face à la violence armée...

Personnels sous tension

Tout particulièrement en période estivale alors que le personnel travaillant aux urgences est réduit et que les temps d'attente se prolongent, les tensions se multiplient. Mais cela n'excuse en rien l'acte des trois agresseurs qui ont poignardé au bras l'infirmier qui a été mis en arrêt pour dix jours, indique à Hospimedia Éric Audouy, infirmier à l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille et vice-président de la Coordination nationale infirmière (CNI). Bastien Ripert confirme que le choc psychologique est important. Il y a quelques mois déjà un patient de l'hôpital Nord de Marseille avait menacé de mort une infirmière et provoqué des dégats matériels aux urgences. Les syndicats avaient alors organisé un Comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire. Une fois de plus l'ensemble des syndicats ont réclamé un CHSCT pour évoquer les mesures à prendre, la date n'a pas encore été fixée.
Pour Éric Audouy, la problématique de la violence doit être traitée en profondeur au niveau national et non au gré des faits divers. L'AP-HM n'est pas le seul établissement concerné par les actes d'incivilité, les insultes et les violences à l'égard des professionnels de santé. Il considère qu'une intervention policière à l'extérieur des établissements de santé peut avoir un effet dissuasif mais n'est pas souhaitable à l'intérieur des « services ». Par ailleurs, il sera très difficile d'assurer une telle protection à la porte de tous les établissements de soins y compris les EHPAD. Et qu'envisager pour les infirmières libérales qui interviennent aux domiciles des patients ?

Manque de personnel

Pour la CNI, il existe des solutions pour atténuer les tensions aux urgences, comme employer du personnel dédié à l'accueil des patients exclusivement. Bien souvent les infirmières d'accueil se retrouvent à pallier les manques d'effectif et à faire des soins tout en assumant l'accueil des patients, estime Éric Audouy. Il souhaite aussi que les infirmières d'accueil mais aussi les agents en particulier soient formés à la gestion de l'agressivité. Ce type de formation est encore très rare. Il estime aussi que l'agressivité des patients est un des facteurs du burn out des professionnels de santé, c'est donc une problématique à ne pas prendre à la légère... »

Lydie Watremetz

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