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L'HOPITAL PUBLIC : UNE MACHINE GRIPPÉE

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« Une centaine de plans blancs, c’est toujours une centaine de trop »,

C'est ce qu'a déclaré le 10 janvier,Yannick NEUDER le ministre chargé de la Santé et de l’accès aux soins.
Cette situation pointe du doigt un système hospitalier en état grippal chronique.
Cette fièvre est loin d’être passagère. Elle révèle une infection profonde :
Des décennies de sous-investissement et des failles structurelles qui fragilisent le corps tout entier de l’hôpital.

Un système en surchauffe

À force de réduire ses défenses immunitaires – avec la suppression de 69 000 lits entre 2003 et 2019 –, l’hôpital
s’est rendu vulnérable aux moindres coups de froid, qu’il s’agisse de la grippe saisonnière ou d’une pandémie
comme la COVID-19.
Les symptômes sont clairs : saturation des services, pénurie de personnel et impossibilité de gérer un afflux de
patients, même modéré.
Résultat : Le recours au plan blanc est devenu aussi fréquent qu’un éternuement en hiver.

Des soignants à bout de souffle

Les soignants, véritables anticorps du système, tentent de juguler la fièvre malgré des conditions de travail
épuisantes : surcharge chronique, heures supplémentaires à répétition et changements de planning constants.
Malgré les pansements du Ségur de la Santé en 2020, jugés bien trop légers, beaucoup préfèrent jeter l’éponge
plutôt que de soigner le malade incurable qu’est devenu l’hôpital .
Conséquence : Le système tousse encore plus fort.


Le plan blanc : le thermomètre qui explose

Autrefois réservé aux urgences graves, le plan blanc est désormais utilisé à chaque poussée de température.
En janvier 2025, il a été déclenché dans plus d’une centaine d’hôpitaux, notamment en Île-de-France, Bretagne et
Occitanie, où les urgences enregistrent des pics d’activité records.
Ces crises récurrentes, loin de calmer les ardeurs du virus, montrent que l’hôpital est en perpétuelle rechute.

Un traitement d’urgence nécessaire

Pour éviter la pneumonie, le remède doit être radical :
· Améliorer les conditions de travail des soignants pour alléger leur pression.
· Revaloriser les salaires afin d’attirer et de fidéliser les talents.
· Réduire la charge administrative pour qu’ils passent moins de temps sur des papiers
et plus avec les patients.
Le soignant n’est pas un coût, c’est la ressource de la santé.
La ressource humaine dans laquelle il faut investir pour que l’hôpital puisse encaisser les futures poussées de
fièvre.

En conclusion, l’hôpital est malade et la fièvre monte.
Comme toujours, les soignants continuent d’assurer.
Mais il est urgent de leur prescrire des moyens suffisants pour qu’ils ne tombent pas eux-mêmes malades.
Si ce n’est pas déjà fait...

Christophe MESNIER

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