Communiqué de presse du 24 Juin 2015
Le 25 juin sera une journée de mobilisation nationale contre les attaques qui se multiplient à l’encontre du système de santé français.
Face aux restrictions budgétaires et aux procédures dégradées récurrentes, les professionnels de santé éprouvent de plus en plus de difficultés à exercer leurs missions et le vivent mal.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de modernisation du système de santé dont la discussion est annoncée au Sénat fin septembre.
Le syndicat CNI dresse un bilan mitigé de ce texte. Certes, nous ne pouvons que partager les objectifs de prévention, nous déplorons cependant qu’ils s’articulent essentiellement autour du médecin alors même que les infirmiers sont, de par leur décret de compétences, légitimes sur ce champ depuis de nombreuses années.
Les Pratiques Avancées : L’article 30 du projet reconnaît l’exercice de pratiques avancées paramédicales. Si nous sommes très favorables à cette évolution, nous regrettons là encore la volonté d’une coordination médicale, qui, au regard de la démographie actuelle, pourrait se révéler un frein majeur. Nous revendiquons, en plus, la reconnaissance de l’expertise infirmière et celle de son autonomie.
Nous souhaitons également voir précisé, par le législateur, le cadre de formation attendu que nous revendiquons au niveau Master.
Face à ces perspectives d’évolution, le syndicat CNI ne demande pas le retrait du projet de loi de modernisation du système de santé.
Les GHT : Le syndicat CNI dénonce et s’oppose à la création de Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) qui prévoit le regroupement de centres hospitaliers publics, voir privés, avec un projet médical commun et la mutualisation des moyens. Ce fonctionnement mettrait en péril la viabilité des petits établissements de proximité et l’offre de soins proposée à la population. Où devrons-nous aller demain pour être pris en charge par des spécialistes de la chirurgie ou de l’oncologie ?
Les Contrats de Retour à l’Equilibre Financier (CREF) : Nous continuons également à dénoncer les Contrats de Retour à l’Equilibre Financier (CREF). Imposés aux établissements, ils remettent en question des accords locaux relatifs à l’application des 35h et débouchent sur de nouvelles diminutions de postes et fermetures de lits.
Ces mesures ne peuvent que dégrader les conditions de travail des personnels hospitaliers et détériorer la prise en charge des usagers du système de santé en France. C’est pourquoi, le syndicat CNI demande :
- La suppression de l’article 27 relatif à la mise en place de GHT,
- L’attribution de moyens financiers et contraignants pour l’application de l’article 28 (relatif au DPC),
- L’arrêt des suppressions de postes et de lits dans les hôpitaux,
- Le respect des protocoles locaux sur les 35h.
Nathalie DEPOIRE , présidente de la CNI,
Mail : presidencecni@gmail.com