Les mêmes contraintes pour toutes !
Communiqué de presse de la CNI 2 septembre 2013
Depuis les annonces du premier ministre concernant le projet de réforme des retraites, une désinformation et plusieurs contrevérités apparaissent ici et là. Certains prenant plaisir à opposer systématiquement les infirmières du secteur public à celles du secteur privé. Pour la CNI, il est urgent dans ce contexte de rétablir la vérité.
Non, les infirmières du public ne sont pas des privilégiées qui partent à la retraite à 55 ans avec une pension exceptionnelle !
Dans le secteur public, la réforme des retraites de 2010 conjuguée à celle du reclassement statutaire à options de Mme Bachelot, a fait reculer l’âge d’ouverture des droits à la retraite, pour les infirmières diplômées en 2010, non pas de 2 ans mais de 7 ans, passant de 55 ans à 62 ans comme les infirmières du secteur privé.
La situation des infirmières en France est moins simple que cela. Voici les trois types de catégories infirmières dans le secteur public suite à ces injustes réformes :
- Les infirmières ayant opté pour rester en catégorie B « active », conservent le bénéfice de la reconnaissance de la pénibilité de leur métier (majoration d’assurance d’un an pour 10 années travaillées), avec une ouverture des droits à la retraite à 57 ans. En contre partie, leur grille salariale n’évoluera plus et elles subissent une perte de salaire liée à la hausse des cotisations retraite.
- Les infirmières ayant opté pour la catégorie A « sédentaire », perdent la reconnaissance de la pénibilité et ont une ouverture des droits à la retraite à 60 ans. Elles bénéficient d’une meilleure grille de salaire, certes, mais qui demeurent en deçà de leur niveau de compétences et de responsabilités. Il faut par ailleurs noter que cette augmentation s’annule parfois du fait de la hausse des cotisations retraites.
- Enfin, les infirmières diplômées depuis 2010, aucun choix n’est offert. Elles sont classées d’office en catégorie A « sédentaire » sans reconnaissance de la pénibilité avec uneouverture des droits à la retraite à 62 ans.
Et pourtant toujours un constat identique :
- Des conditions d’exercice de plus en plus dégradées,
- Des rythmes de travail contraignants (horaires atypiques, l’alternance jour/nuit...),
- Un seuil de pénibilité élevé : port de charge (manutention importante), stress, contact avec la maladie, la mort, les substances chimiques et biologiques... Le seuil de pénibilité est identique aussi bien dans le public que dans le privé ou le libéral,
- Un manque d’attractivité croissant vers nos professions...
Face à ces faits, la CNI réaffirme ces revendications :
- Passage en catégorie A de tout le corps infirmier de la Fonction Publique Hospitalière,
- Reconnaissance de la pénibilité professionnelle par la mise en place d’une bonification au 1/5ème c'est-à-dire une bonification du cinquième du temps de service accompli, accordée dans la limite de cinq annuités dans le public comme dans le privé.
Nos revendications sont claires et argumentées. Les discours ministériels annoncent une reconnaissance de la pénibilité professionnelle au travers de cette réforme. La Coordination Nationale Infirmière prendra acte du projet de réforme. Ce dossier est d’ores et déjà inscrit à l’ordre du jour des Universités d’Eté de la CNI qui se tiendront à Poitiers les 25, 26 et 27 septembre 2013. Les suites à donner et d’éventuelles actions seront définies lors de ces journées.
Nathalie DEPOIRE
Présidente