Le 12 avril le gouvernement a communiqué sur les revalorisations des grilles de salaires de la fonction publique, annonçant celles-ci pour le 1er octobre en ce qui concerne la FPH (pour la FPT et la FPE ce serait comme initialement prévu pour 2022, un élargissement pour le secteur privé est à l’étude).
Il fait apparaitre des augmentations de plusieurs centaines d’euros.
Mais attention : S’il s’agit d’un pas en avant non négligeable après plusieurs années de combats, il faut tempérer ces effets d’annonces. En effet, ces augmentations ne concernent que certaines professions soignantes (infirmiers et infirmiers spécialisés, aides-soignants…) et des professionnels médico-technique et rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, manipulateurs en électro radiologie médicale…) et n’incluent pas les agents contractuels. Seuls les professionnels paramédicaux sont concernés.
Par ailleurs les chiffres annoncés ont été bien évidemment choisis et tous les échelons ne verront pas d’augmentations significatives.
Encore un point loin d’être négligeable : Le reclassement dans les nouvelles grilles indiciaires devrait s’opérer à l’indice égal ou immédiatement supérieur à celui que vous aurez au moment de celui-ci, l’augmentation alors pourrait n’être que minime. Les exemples donnés par le gouvernement mettent en parallèle les revenus de professionnels d’aujourd’hui avec ceux des professionnels qui commenceront leurs carrières sur les nouvelles grilles.
On note d’ores et déjà plusieurs points qui crispent bon nombre de professionnels, à savoir :
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Le faible écart entre les infirmiers spécialisés et ceux en soins généraux malgré un niveau d’étude supérieur de 1 à 2 ans en fonction de la spécialité
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Une différence de 444 euros entre un aide-soignant et un infirmier en soins généraux en fin de carrière, si la progression pour les aides-soignants est très positive, l’écart en fin de carrière fait grincer des dents
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Les cadres de santé qui ne bénéficient pas d’augmentation en début de carrière et celle attendue en fin de carrière semble minime (environ 200 euros) comparativement aux autres professions
A l’heure actuelle aucune précision n’a été donnée pour les corps mis en extinction (exemple IDE cat B). Si les accords du Ségur prévoient bien la conservation du départ anticipé en retraite pour les catégories B, rien n’est communiqué concernant le niveau des augmentations qu’ils pourraient percevoir.
Il est par ailleurs question d’ouvrir la possibilité d’un passage en catégorie A pour ceux qui souhaiteraient modifier leur choix initial, sous la forme d’un « concours réservé » mais là non plus aucune précision sur les modalités.
En conclusion à l’heure actuelle encore beaucoup de questions en suspens, et si les revalorisations semblent globalement aller dans le bon sens, elles ne signifieront pas le terme d’une attente de reconnaissance qui dure depuis de trop nombreuses années.
Par ailleurs ces hausses de salaires si elles peuvent être un premier point dans le renforcement de l’attractivité des métiers de la santé, ne sauraient suffire. La fermeture de lits, la diminution des effectifs et l’absence de réelle mesure visant à améliorer les conditions d’exercice sont autant de points à prendre en main d’extrême urgence si l’on ne veut pas assister à une dramatique désertification de nos établissements.
Nous vous tiendrons informés dès la réception de nouveaux éléments.