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Santé mentale : S.O.S

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Santé mentale : S.O.S

Communiqué de presse 6 Février 2015

Le 28 janvier, un infirmier s’est fait agressé dans l’exercice de ses fonctions.

Nous déplorons ceci, nous lui apportons notre soutien confraternel et nous affirmons notre solidarité auprès de celui-ci et de ses collègues.

Le 30 janvier, un patient avouait avoir tué un homme après avoir fugué du CHI de Clermont de l’Oise, spécialisé en santé mentale...

Ces « faits divers », ici médiatisés, ne sont hélas pas des situations isolées.

Si les actes de ces patients interpellent l’ensemble des soignants, confrontés régulièrement à la violence sous toutes ses formes, nous nous interrogeons sur la capacité de notre société à prendre en charge les patients présentant des troubles psychiatriques.

Actuellement, les nouveaux soignants qui arrivent dans les unités de psychiatrie sont de moins en moins préparés à la prise en charge des patients atteints de troubles psychiatriques. Il en résulte un malaise important dans les équipes mais aussi et surtout au niveau des patients qui ne se retrouvent plus dans cette prise en charge. Il en est de même d’ailleurs pour les médecins et les internes. Le manque d'effectif et la pression qu'il peut y avoir sur les médecins font que les malades se trouvant en unités fermées ne peuvent pas toujours bénéficier de soins adaptés. De nombreux professionnels expriment se « cantonner trop souvent à du simple "gardiennage" assorti d'une batterie de neuroleptiques ». Ils témoignent d’un travail en effectif minimum fréquent et les obligations de remplacement aggravent la situation. Les professionnels exerçant en unités de psychiatrie déclarent de plus en plus avoir le sentiment d’être des pions que l'on déplace sur des grilles sans se soucier réellement du bien-être du patient.

Face à ce constat, le syndicat CNI s’inquiète de voir ce type d'accident se multiplier et demande, au delà des enquêtes, des actions concrètes et rapides pour remédier à la situation actuelle en psychiatrie et santé mentale, qu’il s’agisse du secteur public, privé ou libéral.

Les quelques essais d’amélioration tels la consolidation des savoirs et le tutorat s’avèrent insuffisants. Les professionnels ont besoin d’une formation complémentaire après le DE alternant théorie et pratique. Cette revendication de création d’un master en psychiatrie, portée depuis plus de 20 ans par le syndicat CNI, avait d’ailleurs été préconisée par le rapport Robillard.

Pour la CNI, les priorités devraient être :

  • une formation spécifique instaurant une spécialisation dans le cadre du dispositif LMD,
  • la définition en urgence de ratio effectifs / patients prenant en compte la spécificité des secteurs,
  • une adéquation des moyens au regard des besoins en terme de structures et de lits.

Collectif psychiatrie CNI

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